Rechercher dans ce blog

Cliquez sur les photos pour les agrandir


lundi 31 août 2009

Vivement la légèreté!

On a rencontré il y a quelques jours Louise Blanchard, ancienne collègue de Marco au Journal de Montréal. Il y a une dizaine d'années, elle et son conjoint André Dalcourt (maintenant décédé) avaient voyagé pendant dix mois en Asie. Ils ont publié deux livres à la suite de leur périple: Sabbatique asiatique, tomes I et II. Ils ont notamment rencontré, en Birmanie, Aung San Suu Kyi, dans sa résidence surveillée. Ils ont réalisé une entrevue avec elle, et Louise avait caché la micro-cassette de leur entretien dans ses petites culottes pour sortir du pays... 

Elle nous disait, entre autres, à quel point elle avait aimé passer plusieurs mois à vivre avec le strict minimum, rien d'autre que le contenu de son sac à dos. À leur départ, ils avaient vraiment fait table rase: ils avaient vendu leur maison, leurs meubles et leurs voitures! Pas mal plus radical que nous! « Après avoir vendu la maison, on habitait chez des amis avant de partir pour le voyage, et on se sentait comme une montgolfière encore amarrée au sol, nous a raconté Louise. Mais quand on a dit aurevoir à nos familles et amis à l'aéroport et qu'on a passé les contrôles de sécurité, c'était comme rompre les amarres. On se sentait tellement légers! »

Je suis sûre que ça sera une expérience très particulière de tout laisser derrière nous, comme ça, pour huit mois d'aventure. J'espère que j'atteindrai la légèreté dont parlait Louise. Parce que pour le moment, je me sens plutôt accablée par les préparatifs. J'ai aussi un dernier contrat à finir. Je crois qu'on va ramer dans les prochaines semaines... Pour ensuite se laisser voguer au gré du courant, j'espère!  

mardi 25 août 2009

Petites inquiétudes et grandes questions


On parle à nos deux filles du voyage qui nous attend  depuis plusieurs semaines. Elles ont déjà toutes les deux plusieurs voyages à leur actif (Grèce, Cuba, Maroc, France, Guadeloupe), elles savent un peu ce que c'est. Mais ce voyage-là, évidemment, ne sera pas tout à fait comme les autres. À quatre ans, Émilie ne le réalise pas vraiment. Marianne, qui a six ans, en est consciente. Quand on lui dit qu'on sera partis huit mois, elle sais que ça sera long.

Sa principale inquiétude ne concerne pas ce qu'on fera là-bas, mais ce qui se passera ici en son absence: quand on lui explique que des gens habiteront notre maison pendant qu'on sera partis, elle a peur que quelqu'un prenne ses «z'affaires». Marianne aime bien ramasser mille et une petites babioles, inutiles à nos yeux, mais très importantes pour elle: roches, bouts de bois, rubans, cartes d'affaires, autocollants décollés, morceaux de jouets brisés, etc. Elle conserve son précieux butin dans une multitude de boîtes secrètes, rangées dans l'étagère de sa chambre. La semaine dernière, j'ai trouvé, au fond de son placard, dans sa petite valise à roulettes de Dora, toutes ses boîtes secrètes et leurs trésors. « C'est pour pas que les gens les prennent », m'a expliqué Marianne.

Je lui ai donc assuré que, avant notre départ, elle allait mettre toutes ses «z'affaires» dans le sous-sol, dans des boîtes sur lesquelles ont allait écrire son nom et «Défense de toucher». Ça a semblé la rassurer un peu...

Ces jours-ci, de toute façon, elle s'inquiète plus de la rentrée scolaire que du voyage. La première année, c'est quelque chose! On lui a tellement dit qu'elle allait être avec les grands qu'elle a peur, je crois, que tout le monde soit plus grand qu'elle (c'est vrai qu'elle est la plus petite de sa classe... mais certainement pas la moins brillante!). 

lundi 24 août 2009

De l'utilité de la malchance...

Je viens de voir un reportage sur deux hommes qui, après avoir perdu leur emploi en raison de la crise économique, en ont profité pour relancer des projets personnels ou parfaire leur formation. Et ils se trouvent pas mal mieux maintenant.

C'est la même chose pour moi. S'il n'y avait pas de lock-out qui s'éternise au Journal de Montréal et si je n'avais pas perdu ma job, je ne crois pas que je serais en train de planifier un voyage de rêve à l'autre bout du monde. Un voyage comme ça, on y pensait depuis longtemps. Mais on avait nos jobs, nos chèques de paye, nos activités, nos obligations, notre routine, notre confort... On n'était pas prêts à tout balancer ou à prendre une sabbatique pour décamper.

Mais là on s'est dit: pourquoi pas? On n'a rien à perdre. Il n'y a plus de patron qui décide pour nous. On ne laisse plus la routine nous dicter notre emploi du temps, on prend totalement le contrôle de notre vie. 

Beaucoup de gens à qui on parle du voyage nous envient. Je leur dis toujours: faites-le! Et la réponse, c'est : on ne peut pas, on n'a pas d'argent. Ben de l'argent, ça se ramasse! C'est une question de choix.

Notre secret, c'est qu'on n'a jamais dépensé tout l'argent qu'on gagnait, Marco et moi. On vivait en-dessous de nos moyens. D'accord, on est (était?) privilégiés, on faisait de très bons salaires depuis plusieurs années. On ne s'est jamais privé de voyages, de restos, de bons vins, de musique, d'activités familiales, de vêtements. Mais on n'a pas succombé aux gadgets techno, à la télé HD à écran plat, à l'auto neuve, au chalet dans le nord, aux fringues de luxes.

C'est sûr que plus tu fais de l'argent, plus c'est facile d'en mettre de côté. Mais j'ai déjà réussi à me payer un voyage quand je faisais 30 000$ par année, et même quand j'étais étudiante, à 15 000$ par année. C'est une question de choix...

Marco a toujours été meilleur que moi pour économiser. Il le faisait en ayant toujours une possible sabbatique en tête, même si on ne savait pas quand on passerait à l'action. Quant à moi, la majeure partie de ma contribution financière au voyage vient de la prime de départ que j'ai reçue lorsqu'on m'a licenciée... Et vive la récession et les coupures de postes! 

Comment trouver le locataire idéal


Nous avons mis notre maison à louer depuis déjà plusieurs semaines. Mais toujours aucun locataire sérieux en vue. Pourtant, c'est une belle et grande maison, dans un quartier tranquille, mais central (voir photos et infos à http://cottagevilleray.blogspot.com/). 

C'est certain que le prix demandé n'est pas à la portée de toutes les bourses (2300$, mais il commence à être de plus en plus négociable...). Et que les dates de disponibilités ne conviennent pas à tous (octobre 2009 à juin 2010). 

Mais on se disait qu'on pourrait louer à un prof d'université venu enseigner pour l'année avec sa famille. Ou à un professionnel qui fait un contrat de plusieurs mois à Montréal. 

Les seuls intéressés jusqu'à maintenant on été des étudiants étrangers qui voulaient louer la maison à quatre ou cinq... Clairement pas notre premier choix. On a été étudiants, on sait comment ça se passe dans les appart. d'étudiants! Justement, il y a des étudiants français qui viennent visiter tout à l'heure. On va tenter d'évaluer leur sérieux.

Il y a bien un couple qui est venu visiter, qui vendait sa maison en campagne pour s'en venir en ville. Mais leur situation avait l'air un peu compliquée.

Évidemment, je ne compte pas les message venus de Côte d'Ivoire, de personnes «very friendly and nature loving and God's fearing» (!) qui veulent un appart. et ont besoin de mes informations bancaires pour m'envoyer un paiement... Je ne sais pas s'ils attrapent des poissons avec ça?

dimanche 23 août 2009

L'art de voyager léger

On ne part que dans six semaines, mais j'ai déjà commencé les bagages. Pour ne rien oublier, mais aussi parce que je veux m'assurer que tout le nécessaire pour huit mois de voyage entrera dans deux gros sacs à dos, portés par nous, les parents. Je sais que je vais devoir enlever des items, faire des sacrifices, mais que je serai très heureuse d'avoir un sac un peu moins lourd lorsque je marcherai, à 40 degrés, dans les rues d'une ville bruyante et poussiéreuse, en cherchant un hôtel tout en gardant un oeil sur les filles pour éviter qu'elles ne se fassent frapper par une moto...

Exercice fastidieux... Surtout que j'ai perdu l'habitude de voyager en sac à dos. Il y a quelques années, on l'a fait plusieurs fois, Marco et moi. Entre autres en Patagonie, en 2001. On avait fait un trek d'une semaine dans un parc national, en camping. On avait dans nos sacs la tente, les sacs de couchage, les matelas de sol, le réchaud, la gamelle et les autres accessoires de camping, en plus des vêtements chauds pour cette randonnée dans une région où, même en été, il peut faire très froid - mais quel paysage majestueux et sauvage! Donc, nos sacs à dos étaient monopolisés par l'équipement de trekking. Pour la portion «ville» de notre voyage (Buenos Aires et les environs), nos vêtements et chaussures pour tous les deux tenaient dans un sac d'épicerie.

Mais ces derniers temps, on a voyagé avec les enfants vers des destinations plus faciles, avec des valises à roulettes et des voitures de location. Au Maroc, en 2006, alors qu'Émilie avait 11 mois et Marianne deux ans et demi, vous auriez dû voir notre barda: une méga-valise, qu'il a même fallu vider à l'embarquement parce qu'elle était trop lourde (because les pots de purée pour bébé que j'avais paqueté, en mère insécure que j'étais...), plus un autre gros sac, la poussette, DEUX sacs à dos porte-bébé, le siège à manger portatif, les couches, les jouets, la méga-trousse de premiers soins, etc. Faut dire que j'ai toujours aimé être prête à toute éventualité en voyage, et encore plus avec les enfants. Ça m'a souvent été utile, d'ailleurs.

Cette fois-ci, on a huit mois de déplacements qui nous attendent, parfois dans des conditions difficiles: bus et train locaux, petits taxis. On veut en avoir le moins possible sur les épaules.

Pour les vêtements, ça devrait aller. J'ai déjà décidé pour moi: deux jupes, une robe, deux pantalons, six t-shirts ou camisoles, une chemise à manches longues, un polar, un gore-tex, un maillot. Pour Marco, ce sera encore moins que ça, dit-il. Pour les filles: trois robes, une jupe, deux pantalons, quatre t-shirts, une chemise, veste à manches longues, polar, imper, maillot, chapeau. Et pour tous, sandales, chaussures de villes et chaussures de randonnée. Je crois que je serai TRÈS ÉCOEURÉE de porter les mêmes vêtements pendant huit mois, mais je n'aurai pas le choix... Je dois prévoir dans le lot des vêtements qui peuvent être portés pour réaliser des entrevues pour le travail, parfois dans un contexte plus formel.

Mais c'est tout le reste qui nous donnera des maux de têtes et nous obligera à des choix déchirants. Il y a des choses non négociables, comme les médicaments. Après notre passage à la clinique du voyageur et à la pharmacie, les médicaments et la trousse de premiers soins occupent à eux seuls l'équivalent d'une petite valise de cabine. Je crois qu'une telle valise s'ajoutera à nos deux sacs à dos, pour qu'on puisse prendre les médicaments avec nous dans l'avion. On a là-dedans pour environ 1000$ de Malarone - le médicament contre la malaria. On ne badine pas avec ça...

Ensuite, le matériel scolaire pour Marianne, à qui l'on enseignera le programme de première année. On n'a pas encore tout ce qu'il faut, mais je prévois plusieurs cahiers, cartables et crayons. Pour Émilie, je veux apporter quelques cahiers d'activités et de coloriage. Les filles aiment les livres, mais j'ai prévu apporter des revues Pomme d'Api: moins lourdes, et on peut les laisser sur place lorsqu'on en aura fini. Il leur faut aussi quelques jeux de société: les cartes Uno et Les sardines, peut-être un jeu d'échecs en carton pour Marianne. PLUS un sac de petites figurines, avec lesquelles elles s'inventent des histoires qui peuvent durer des heures. PLUS, sans doute, quelques DVD à écouter sur l'ordinateur. Pour le reste, elles trouveront à chaque endroit de quoi s'amuser, je n'ai aucune crainte. Cet été, en camping, elles n'ont pas touché à leurs jouets mais ont inventé des jeux avec des coquillages, des roches et des bouts de bois. Au Maroc, leur jeu préféré était la bataille de bouteilles d'eau vides... Mais pour les voyages en avion, on n'a jamais trop de crayons et petits jouets pour occuper les enfants. Lors de nos voyages, on a toujours eu des compliments des autres voyageurs au sujet du comportement de nos filles dans l'avion, et je crois que le sac de jeux y a beaucoup contribué.

Ce qui complexifie pas mal le voyage, c'est le fait qu'on va travailler sur la route. On a donc besoin de pas mal de matériel technique: ordinateur portable, disque dur portatif, caméra, caméscope, trépied, enregistreur numérique, micro, en plus des fils et adapteurs pour ploguer toutes ces machines. Ça, ça pèse une tonne! Et il faut apporter tout ça dans l'avion!

Et puis, tout le reste: trousses de toilette, serviettes (on n'ira pas dans les hôtels cinq étoiles...), moustiquaire pour le lit, canifs, quelques ustensiles, crème solaire, chasse-moustique, lampes de poche, etc.

Il y a une chose que j'amène impérativement à chaque voyage: un foulard bandana en coton. Au cours de mes pérégrinations dans plusieurs pays, ce foulard m'a déjà servi de mouchoir, chapeau, débarbouillette, serviette, pansement, papier de toilette (!), serviette de table, napperon, masque pour le visage (en cas de mauvaises odeurs dans les bécosses), chasse-moustique, attache-cheveux, serre-tête (pour absorber la sueur), bouchon pour le lavabo, taie d'oreiller, attache pour sangle de sac à dos brisée, et j'en passe. Évidemment, il lui faut un bon lavage entre chaque usage (!), mais il sèche ultra rapidement. Toute la famille aura le sien.

jeudi 20 août 2009

Le compte à rebours est commencé...

Aujourd'hui, j'ai acheté les billets d'avion. Montréal-Bangkok, via New York et Tokyo. Départ le 5 octobre prochain, retour le 11 juin 2010. Ça me semblait un bon moment pour commencer ce blogue sur notre périple de l'autre côté de la terre. C'est déjà dans un mois et demi!

Le compte à rebours est commencé, et dans ma tête tourbillonnent toutes les listes de «choses à faire» que je dresse frénétiquement depuis quelques mois déjà. Choses à faire aujourd’hui, cette semaine, ce mois-ci. Choses à faire pour la job, pour le voyage, sur la maison, pour les enfants…Je fais même des listes pour mon chum... Ça s’allonge, ça s’allonge, et ça ne diminue pas aussi vite que je le voudrais.

Mais c'est tellement grisant! De savoir qu'on aura huit mois totalement à nous, où l'on pourra faire tout ce que l'on veut, dans des pays qu'on ne connaît pas, avec nos enfants, ça me rend euphorique! Voyager est mon plus grand plaisir dans la vie. J'aime être dépaysée, perdre mes repères, découvrir du beau, du cahotique, de l'inattendu, admirer la lumière, les couleurs, les visages, tenter de comprendre ce que je vois pour la première fois.

Je suis d'autant plus euphorique que ce voyage de rêve, on le réalise alors que l'on vient de traverser l'une des périodes les plus difficiles de nos vies, mon chum et moi. L'automne dernier, les nuages gris qui s'accumulaient au-dessus de ma tête depuis un bon moment ont éclaté dans un orage violent. Ça allait mal dans ma tête, dans mon couple, à ma job... En janvier, Marco s'est retrouvé en lock-out. En février, j'ai appris qu'on coupait mon poste et qu'on ne me replaçait pas ailleurs. 

Mais au lieu de s'enfoncer complètement, on a rebondi en s'accrochant à un rêve qui nous titillait depuis longtemps: prendre le large, mettre les voiles, aller voir ailleurs pour se retrouver avec nous-mêmes en découvrant un coin de planète. On ne pouvait trouver de meilleur moment: on n'a plus de job ni l'un ni l'autre, on a de l'argent en banque, Marianne, notre plus vieille, n'est qu'en première année (facile de lui faire la classe)... It's now or never, comme me disait mon thérapeute (merci, Georges...). 

Là, on a huit mois de découvertes qui nous attendent! Mais avant d'en arriver là, il y a une foule de préparatifs à faire. Partir si longtemps, dans des pays peu développés, avec deux jeunes enfants, en tentant de réduire les bagages au minimum et en planifiant des reportages à faire en route, ça demande de l'organisation. Je tenterai ici de vous faire partager la frénésie des préparatifs de voyage.

Les billets, c'est déjà une bonne affaire de faite! Pas trop chers (4159$ pour nous quatre, tous frais inclus!!), avec Japan Airlines, trouvés en ligne sur Expedia.

On a aussi un semblant d'itinéraire, sujet à changements: Thaïlande, Népal, Vietnam, Cambodge, Laos, re-Thaïlande, Malaisie, Singapour. Peut-être s'ajoutera une petite incursion en Chine, dans le Yunnan.

Mais avant de me laisser aller à rêver à tout ce qui nous attend là-bas, j'ai des préoccupations très terre à terre: louer la maison, vendre l'auto, préparer des reportages, tisser des contacts là-bas, les vaccins, les médicaments, la trousse de premiers soins, les visas, l'argent, les vêtements et chaussures, les caméras, l'ordi, les logiciels, le programme scolaire, etc... Plus tous les imprévus qui ne manqueront pas de se produire. J'espère que je n'arriverai pas sur ma plage paradisiaque thaïlandaise la langue à terre...