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dimanche 4 avril 2010

Hanoi, les motos et nous


Nous sommes arrivés à Hanoi en plein préparatifs de la fête du Têt, le nouvel an vietnamien. Ça signifie que six millions de personnes sillonnaient les rues à moto pour acheter des cadeaux, de la bouffe, des bonbons, de l'alcool et des vêtements chics pour le plus gros party de l'année, qui dure une semaine dans certaines familles. Imaginez le magasinage du 24 décembre multiplié par 100, dans des ruelles étroites comme celles du Vieux-Montréal. Nous qui débarquions de la tranquille Rangoon, nous étions abasourdis par tout ce trafic, ces klaxons, ces motos fonçant à vive allure sans s'arrêter aux intersections. Nous tenions les filles près de nous, mais avions tout de même peur qu'elles reçoivent un rétroviseur de moto derrière la tête – heureusement (ou malheureusement...), la plupart des motos n'ont pas de rétroviseur. En plus, même si nous étions repassés par Bangkok le mois précédent, nous avions oublié ce que ça signifiait de se faire harceler constamment par des vendeurs de souvenirs et de fruits, par des chauffeurs de taxi et de rickshaw. Nous avons dû nous remettre en mode « attention aux arnaques ». Déjà, dans les premiers jours, nous avons été victimes d'un compteur de taxi trafiqué, de grossières exagérations dans les prix et de service pourri dans les restaurants – et c'était avant le vol du portefeuille de Marco.

Friandises pour le Têt

Bike rules


Ces chauffeurs de rickshaw prennent une pause avant de retourner harceler les touristes...

Pressés de décamper, nous sommes allés faire une excursion de deux jours à la baie d'Halong. Mais nous avons dû passer à nouveau par Hanoi avant de partir passer la fête du Têt dans le petit village de Tam Coc, un peu plus au sud. Une semaine plus tard, nouveau retour à Hanoi, pour prendre le train pour Sapa, dans les montagnes au nord du pays.

Lors de notre quatrième passage à Hanoi, nous étions réconciliés avec la ville. Nous avons découvert des coins charmants, comme la promenade au bord du lac Hoan Kiem, décorée de lumières multicolores, où les résidents aiment flâner en fin de journée, ou le secteur de la cathédrale Saint-Joseph, au style européen. Nous nous sommes habitué au harcèlement et avons eu la chance de parler à des Vietnamiens très gentils. Il faut dire aussi que la circulation avait diminué après la fête du Têt, puisque plusieurs commerces et bureaux étaient fermés pour plusieurs jours. Beaucoup de Hanoïens étaient en congé et se baladaient tranquillement, avec leurs enfants endimanchés pour l'occasion. Comme c'était aussi congé scolaire, des manèges avaient été installés et étaient pris d'assaut par les petits; Émilie et Marianne ont évidemment eu droit à quelques rides. Les filles se sont fait prendre en photo plus que jamais, et ont même reçu des cadeaux de généreux donateurs – semble-t-il que ça porte chance de donner des cadeaux aux enfants à l'occasion du Têt.

Le lac Hoan Kiem décoré pour le Têt   Paris? Non, Hanoi.


De belles rencontres au bord du lac

Leurs plus beaux atours

Hourra, des manèges!



Les filles ont reçu des ballons de ces jeunes Vietnamiens


Chanteur itinérant, accompagné de son haut-parleur roulant

Mais même après la folie du Têt, marcher dans les rues étroites du vieux Hanoi avec nos deux filles n'était pas de tout repos. Je dis bel en bien dans les rues, puisque les trottoirs, lorsqu'il y en a, servent à stationner les motos (!) ou à recevoir les restos en plein air ou les vendeurs de cossins. Les piétons, c'est dans la rue avec les motos! Pour un parent, ça veut dire des yeux tout le tour de la tête pour voir d'où arrive le danger potentiel, et la petite main que l'on tient bien serrée. J'ai réalisé le stress occasionné par le voyage avec les enfants lorsque j'ai marché sans mes filles pour la première fois. Moi, lorsque je marche toute seule, je ne crains pas les motos, et j'ai enfin pu relever la tête pour admirer la magnifique architecture coloniale des édifices. Comme c'était reposant! Malgré les klaxons, c'était enfin plaisant d'admirer la ville.

J'en ai profité pour me pratiquer à traverser les rues à la vietnamienne. Ça ne sert à rien d'attendre une accalmie dans le trafic, il n'y en a jamais, même quand la lumière est rouge. Alors il faut simplement s'engager lentement sur la chaussée, et marcher d'un pas régulier. Surtout ne pas s'arrêter! Même si des motos semblent nous foncer droit dessus, il faut garder le même rythme, et les conducteurs passent autour de nous en nous frôlant, sans jamais nous toucher. Au début, ça demande du sang froid, mais on s'y fait.

Ce qui est dommage, c'est que, après avoir appris à mes filles l'art de traverser une rue même quand des véhicules arrivent, je vais devoir leur désapprendre tout ça une fois de retour à Montréal...


Émilie et Marianne posant fièrement avec leurs ao dai

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