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dimanche 3 octobre 2010

L'hôpital, prise 2

Les filles jouaient sur le lit dans la chambre d’hôtel (une belle chambre, avec un coin cuisinette, mais un gros défaut : on entendait les voisins d’en bas comme s’ils étaient avec nous…). Elles s’amusaient, riaient. Soudain, j’ai entendu «Boom», et Émilie qui s’est mise à crier. Quand je l’ai relevée, j’ai tout de suite su qu’on devrait aller à l’hôpital : elle avait le front ouvert profondément sur au moins 4 cm. Elle était tombée directement sur l’arrête de la base du lit. Ouch! J’ai nettoyé et refermé la blessure, et pour la deuxième fois depuis le début du voyage j’ai pris la route de l’hôpital avec Émilie pour des points de suture.

Heureusement, nous étions à Vientiane, la capitale du Laos, et non dans un trou perdu au milieu de la jungle. Émilie choisit bien ses endroits pour se blesser. La Clinique internationale n’était pas très loin. Je me disais que les chauffeurs de touk-touk auraient pitié d’une mère et de son enfant blessé et qu’ils n’essaieraient pas de m’arnaquer en m’emmenant à l’hôpital. Erreur! Les touk-touks stationnés dans la rue m’ont tous demandé une somme astronomique pour parcourir quelques kilomètres. (J’ai su par la suite que les chauffeurs qui attendent dans le quartier touristique sont surtout là pour vendre de la drogue, alors ils n’acceptent pas de faire une course à moins qu’on leur paie toute une galette...) Pour avoir un prix juste, il faut arrêter un touk-touk dans la rue.

Nous sommes arrivés à l’hôpital, et j’ai tout de suite constaté que le service serait bien différent de ce que nous avions connu à la clinique thaïlandaise où Émilie a eu son premier accident. Nous sommes entrés dans une salle d’attente sombre, où la peinture des murs s’écaillait et le recouvrement des sièges était déchiré. C’était la fin de l’après-midi, il n’y avait pas trop de monde. Après quelques minutes d’attente, une infirmière est venue voir le bobo d’Émilie et nous a expliqué, en français (vive la France colonisatrice!), que nous devions attendre le médecin, un interne.

Je n’étais déjà pas trop rassurée par l’endroit, et je l’étais encore moins lorsque j’ai su que ça serait un interne qui allait s’occuper de recoudre ma fille. Dans la «salle d’opération», où il y avait trois autres patients avec nous, j’ai failli partir avec Émilie lorsque j’ai vu l’infirmière sortir l’aiguille pour les points de suture : elle était aussi grosse qu’une aiguille à laine! « Le médecin va faire deux points de suture », m’a expliqué l’infirmière. «Seulement deux?», ai-je demandé. La dernière fois, pour son menton, en Thaïlande, elle avait eu douze points, alors que la blessure était à peu près de la même longueur. Mais suis-je plus compétente qu’eux pour juger? Au moins, ils semblaient prendre beaucoup de précautions pour la stérilisation du matériel. Pour deux points de suture, ça ne valait pas la peine de faire une anesthésie locale. Émilie a donc été recousue à froid, en hurlant (pauvre chouette!), mais au moins ça n’a pas été très long. Et je ne suis pas tombée dans les pommes, cette fois-ci.

Pour finir, nous sommes passées à la caisse. Total de la facture : 20$, incluant des antibiotiques et du paracétamol (il n’y a pas d’acétaminophène en Asie). J’ai compris pourquoi la clinique thaïlandaise était tellement plus chic, avec sa facture de 400$...

Finalement, on n’a même pas pris les antibiotiques qu’ils nous on vendus. J’ai consulté par e-mail mon amie infirmière, Zoé, qui m’a recommandé d’utiliser les antibiotiques que nous avions apportés, prescrits par la clinique santé-voyage. Ah, prévoyance…

Dix jours plus tard, nous sommes allés faire enlever les points de suture à «l’hôpital chinois» de Luang Prabang, qui semblait super bien équipé, et où l’on n’a pas attendu du tout avant d’entrer dans une petite salle d’opération. On ne nous a rien chargé pour la petite intervention. Finalement, Émilie aura deux cicatrices-souvenirs de son voyage en Asie!

On a croisé sur place une famille française avec un petit garçon de cinq ans qui avait le pied amoché : il se l’était coincé dans les rayons d’une roue de vélo.  C’est la deuxième fois qu’on voyait ça. En Asie, les enfants s’assoient sur le porte-bagage du vélo de leurs parents, où il y a parfois un petit coussin. Il y a souvent une protection qui recouvre les roues, mais pas toujours… Nous étions très méticuleux pour éviter que les filles ne se coincent les pieds dans les roues. Au Vietnam, il y a une ville où l’on n’avait pas trouvé de vélos avec des protections autour des roues. Nous en avions donc fabriqué avec une boîte de carton et du duct tape (outil essentiel pour un tel voyage). Je crois que nous avons bien fait de prendre nos précautions...


Émilie rigole pendant que je change son pansement

En touk-touk vers l'hôpital chinois, à Luang Prabang


Une belle cicatrice en souvenir du Laos...


2 commentaires:

  1. Toute une aventure, heureusement qui s'est bien terminée. On dirait bien qu'Émilie n'a pas froid aux yeux. Une belle histoire à raconter à ses ami(e)s.

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  2. je m'imaginai la salle d'attente, et je crois que j'aurai pensé la même chose que vous ..partir...ce sont nos enfants et nous avons mal pour eux. ...cela laissera un souvenir quand même, même si on peut se passer de ceux-ci, IsaZ

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