Rechercher dans ce blog

Cliquez sur les photos pour les agrandir


jeudi 18 novembre 2010

Nature et décadence au cœur du Laos





Nous sommes débarqués à Vang Vieng après six heures de route à travers la campagne laotienne. Nous connaissions la réputation de l’endroit. Depuis le début de nos pérégrinations en Asie, nous croisions de jeunes backpackers portant des t-shirts avec l’inscription «Tubing in the Vang Vieng». Les jeunes voyageurs viennent ici pour le «tubing» (la descente de rivière en chambre à air), qui n’est qu’un prétexte à des beuveries décadentes. Ce n’est évidemment pas le genre d’expérience que nous recherchions pendant notre voyage, mais faire étape à Vang Vieng nous permettait de couper le trajet jusqu’à Luang Prabang, et nous avions entendu parler de la beauté des paysages. Ça nous a aussi permis de mesurer toute l’immaturité dont savent faire preuve les jeunes occidentaux en gang et loin de chez eux.

Le Laos est l’un des pays les plus pauvres d’Asie. Surtout dans les campagnes, les gens vivent avec peu, dans des huttes de bambou ou des maisons de planches, mangent deux repas de riz par jour, triment dur dans les champs. Et comme partout en Asie, les laotiens sont plutôt pudiques.

Il était donc pour le moins incongru, en débarquant dans une petite ville comme Vang Vieng (30 000 habitants), de croiser des hordes de jeunes éméchés, buvant leur alcool dans des seaux de plage, bruyants, en bikini et torse nu dans les rues, pendant que les résidents locaux vaquaient à leurs occupations comme si de rien n’était. Dans les petits restos de l’endroit, les jeunes soûlons s’adonnaient tous les après-midi à une activité passionnante : regarder de vieux épisodes de Friends ou des Simpsons, en continuant de bouère. Les voyages forment la jeunesse, qu’ils disent…

Le lendemain, nous sommes allés faire une excursion en kayak sur la rivière Nam Song, dont les eaux sont plutôt tranquilles en cette période (fin de la saison sèche). Émilie et Marianne étaient assises à l’arrière de nos embarcations, les pieds dans l’eau, tandis que nous pagayions entre les falaises abruptes et les curieuses collines pointues, dans un décor magnifique. Soudain, au détour d’un méandre de la rivière, le son d’une musique techno crachée à tue-tête a brisé la quiétude environnante. À mesure que nous approchions, notre ébahissement grandissait : sur la rive, sur une plate-forme de bambou surplombant la rivière indolente, des centaines de jeunes à moitié nus se déhanchaient en buvant des drinks à même leurs seaux colorés. D’autres jouaient à se lancer à l’eau après s’être balancés au bout d’une corde de Tarzan, alors que d’autres encore glissaient jusque dans la rivière sur des toboggans rudimentaires faits de retailles de métal. Des jeunes mettaient leur tube à l’eau pour se laisser descendre jusqu’à l’étape suivante : un autre bar de bambou, avec de la musique tout aussi tonitruante, de l’alcool pas cher et des jeux de grands enfants. Sur cette petite portion de la rivière, dans une nature luxuriante, il y a une dizaine de ces bars de brousse. Quand ils ont fait toutes les escales, les «tubers» sont complètements ivres et se laissent porter par le courant jusqu’au village (mais comme il n’y a pas beaucoup de courant à cette période de l’année, la descente est longue et ils ont sans doute le temps de dégriser un peu…). 

Nous avons donc pagayé parmi cette faune divertissante. Nous aurions préféré quelque chose de plus sauvage (dans le sens de «nature»), mais cette excursion aura au moins eu un intérêt sociologique.


Au début de notre excursion, en pleine nature

Et voilà le party!



Last Bar! 
Tubeuse
Vestiges de guerre recyclés 

mardi 9 novembre 2010

Randonnée en famille, dans Espaces



Le magazine Espaces vient de mettre sur son site Web l'article de Marco sur notre randonnée de cinq jours dans les Annapurnas, au Népal, l'année dernière.
Pour ceux qui n'auraient pas lu la version «papier», cliquez sur ce lien:
http://www.espaces.ca/categorie/destinations/famille/article/517-un-trek-avec-de-jeunes-enfants


mardi 26 octobre 2010

Vientiane, la petite capitale



Notre passage de cinq jours à Vientiane, la capitale du Laos, avait surtout pour but d’obtenir nos visas pour la Chine (on n’avait pas pu faire ça à Phnom Penh, au Cambodge, parce qu’on est arrivés au moment du congé du nouvel an khmer et les bureaux étaient fermés… Ça fait partie des aléas du voyage!).

Petit récit d’autres aléas du voyage : à partir de Siem Reap, au Cambodge (la ville des temples d’Angkor), nous aurions voulu nous rendre en avion à Pakse, au Laos, pour visiter la région réputée magnifique des 4000 îles, près de la frontière Laos-Cambodge. Nous avons appris en essayant d’acheter nos billets que l’aéroport de Pakse était fermé pour des travaux sur la piste. Nous rendre aux 4000 îles par la route aurait pris une douzaine d’heures ou plus. On a donc rayé à contrecœur les 4000 îles de notre itinéraire et acheté un billet pour Vientiane. Notre vol faisait escale dans la petite ville de Savannakhet, où nous avons dû régler les formalités d’entrée au Laos. D’habitude, on prévoit ces affaires-là, mais cette fois-ci, on n’avait pas vérifié le coût des visas, qui s’est avéré être 42$US par personne, incluant les enfants, soit 168$US. Il fallait payer en dollars US, mais comme on n’avait pas prévu le coup, on n’avait pas assez d’argent. Et il n’y avait pas de guichet automatique ni de bureau de change dans ce petit aéroport de campagne. On s’est obstiné avec les fonctionnaires pour qu’ils chargent moins cher aux enfants, mais rien à faire… En plus, les Canadiens paient beaucoup plus cher que les visiteurs des autres pays.  Je ne sais pas ce qu’on lui a fait, au Laos, pour mériter ce traitement. Anyway, on a réussi à s’en sortir grâce à un billet de 10 euros que j’ai trouvé au fond de mon portefeuille et qu’une touriste française m’a changé contre des dollars. J’imagine que les fonctionnaires auraient fini par l’accepter, ou encore par prendre les dongs qui nous restaient du Vietnam. Ça nous montre qu’une bonne organisation est essentielle pour éviter les contretemps.

Vientiane est une petite ville de 300 000 habitants seulement, beaucoup plus calme que les villes vietnamiennes. Les gens sont sympas et relax. D’ailleurs, le nom officiel du Laos, en anglais, est Lao People’s Democratic Republic, ou Lao PDR – même si la démocratie n’existe pas ici. Les touristes traduisent Lao PDR par Please Don’t Rush…

Se passe pas grand-chose à Vientiane. On a bien mangé, bien bu, on s’est baladé à moto pour aller visiter un temple (on n’aurait jamais osé conduire dans une ville vietnamienne, mais à Vientiane, c’était un vrai charme!), on a fréquenté la bibliothèque du centre culturel français, on a visité l’hôpital, on a passé un après-midi à la piscine d’un hôtel, où l’on a rencontré une albertaine qui vit au Laos avec son mari australien et leurs deux jeunes enfants. Le charme de Vientiane était un peu gâché par de gros travaux de remblai le long du fleuve Mékong, qui déborde souvent en saison des pluies. Le boulevard qui longe le fleuve est bordé de kiosques de nourriture, mais ce n’est pas très intéressant de manger à côté d’un bulldozer, surtout que les travaux se poursuivent le soir.

Notre expérience sociologique la plus intéressante fut notre visite dans deux restaurants nouvellement ouverts à Vientiane: The Pizza Company et la crèmerie Swensen’s – les deux enseignes se retrouvent ensemble dans d’autres villes asiatiques. Ça fait du bien aux enfants, et à nous aussi, de manger autre chose que du riz ou des nouilles de temps en temps. On a été ébahis de voir tout ce que nos voisins de tables engloutissaient. Il va sans dire qu’on retrouvait là les Laotiens les plus nantis. Un couple à côté de nous a commencé son repas par une assiette de neuf (!) boules de crème glacée de chez Swensen’s. Puis, ils ont été se servir au bar à salade à volonté. Puis, ils ont commandé une pizza, une assiette de pâtes et une assiette d’ailes de poulet, le tout arrosé d’un pichet de Coke. Nous sommes partis avant de voir s’ils allaient finir tous leurs plats. On dirait qu’au Laos, comme en Chine, il faut commander plus que ce qu’on peut manger pour montrer sa richesse. 



Les filles aiment bien faire des offrandes à bouddha



À moto, pour «admirer» les travaux le long du Mekong
Les vestiges de la guerre sont hélas encore présents

jeudi 14 octobre 2010

Des traces de notre voyage

Shangri-La

En attendant d'avoir le temps d'écrire la suite de nos aventures, voici quelques articles et photos sur notre voyage, publiés ces dernières semaines dans les médias québécois:

Sur le site de L'actualité, un photoreportage sur la ville de Shangri-La: http://www2.lactualite.com/multimedia/photoreportage/shangri-la-le-paradis-du-bout-du-monde/2010-10-06/
et un autre, paru il y a quelques semaines, sur le projet de l'ancien maire de Montréal Pierre Bourque dans la province du Yunnan: http://www2.lactualite.com/multimedia/photoreportage/chine-le-grand-chantier-du-yunnan/2010-08-18/

Aussi, l'article de Marco, qui a rencontré Pierre Bourque en Chine: http://www.lactualite.com/monde/un-enorme-chantier-signe-pierre-bourque

Mon article complet sur Shangri-La à http://www.lactualite.com/monde/et-la-chine-crea-shangri-la.

Aussi, un reportage sur la préparation et la réalisation de notre sabbatique dans le numéro de novembre de Vita, qui vient d'arriver en kiosques.

Enfin, dans le numéro d'octobre du magazine gratuit Espaces (distribué entre autres dans les centres sportifs et les boutiques de plein-air), il y avait un article de Marco sur notre randonnée de cinq jours au Népal (mais il n'est pas sur leur site web).

Nous aimons propager la bonne nouvelle!

dimanche 3 octobre 2010

L'hôpital, prise 2

Les filles jouaient sur le lit dans la chambre d’hôtel (une belle chambre, avec un coin cuisinette, mais un gros défaut : on entendait les voisins d’en bas comme s’ils étaient avec nous…). Elles s’amusaient, riaient. Soudain, j’ai entendu «Boom», et Émilie qui s’est mise à crier. Quand je l’ai relevée, j’ai tout de suite su qu’on devrait aller à l’hôpital : elle avait le front ouvert profondément sur au moins 4 cm. Elle était tombée directement sur l’arrête de la base du lit. Ouch! J’ai nettoyé et refermé la blessure, et pour la deuxième fois depuis le début du voyage j’ai pris la route de l’hôpital avec Émilie pour des points de suture.

Heureusement, nous étions à Vientiane, la capitale du Laos, et non dans un trou perdu au milieu de la jungle. Émilie choisit bien ses endroits pour se blesser. La Clinique internationale n’était pas très loin. Je me disais que les chauffeurs de touk-touk auraient pitié d’une mère et de son enfant blessé et qu’ils n’essaieraient pas de m’arnaquer en m’emmenant à l’hôpital. Erreur! Les touk-touks stationnés dans la rue m’ont tous demandé une somme astronomique pour parcourir quelques kilomètres. (J’ai su par la suite que les chauffeurs qui attendent dans le quartier touristique sont surtout là pour vendre de la drogue, alors ils n’acceptent pas de faire une course à moins qu’on leur paie toute une galette...) Pour avoir un prix juste, il faut arrêter un touk-touk dans la rue.

Nous sommes arrivés à l’hôpital, et j’ai tout de suite constaté que le service serait bien différent de ce que nous avions connu à la clinique thaïlandaise où Émilie a eu son premier accident. Nous sommes entrés dans une salle d’attente sombre, où la peinture des murs s’écaillait et le recouvrement des sièges était déchiré. C’était la fin de l’après-midi, il n’y avait pas trop de monde. Après quelques minutes d’attente, une infirmière est venue voir le bobo d’Émilie et nous a expliqué, en français (vive la France colonisatrice!), que nous devions attendre le médecin, un interne.

Je n’étais déjà pas trop rassurée par l’endroit, et je l’étais encore moins lorsque j’ai su que ça serait un interne qui allait s’occuper de recoudre ma fille. Dans la «salle d’opération», où il y avait trois autres patients avec nous, j’ai failli partir avec Émilie lorsque j’ai vu l’infirmière sortir l’aiguille pour les points de suture : elle était aussi grosse qu’une aiguille à laine! « Le médecin va faire deux points de suture », m’a expliqué l’infirmière. «Seulement deux?», ai-je demandé. La dernière fois, pour son menton, en Thaïlande, elle avait eu douze points, alors que la blessure était à peu près de la même longueur. Mais suis-je plus compétente qu’eux pour juger? Au moins, ils semblaient prendre beaucoup de précautions pour la stérilisation du matériel. Pour deux points de suture, ça ne valait pas la peine de faire une anesthésie locale. Émilie a donc été recousue à froid, en hurlant (pauvre chouette!), mais au moins ça n’a pas été très long. Et je ne suis pas tombée dans les pommes, cette fois-ci.

Pour finir, nous sommes passées à la caisse. Total de la facture : 20$, incluant des antibiotiques et du paracétamol (il n’y a pas d’acétaminophène en Asie). J’ai compris pourquoi la clinique thaïlandaise était tellement plus chic, avec sa facture de 400$...

Finalement, on n’a même pas pris les antibiotiques qu’ils nous on vendus. J’ai consulté par e-mail mon amie infirmière, Zoé, qui m’a recommandé d’utiliser les antibiotiques que nous avions apportés, prescrits par la clinique santé-voyage. Ah, prévoyance…

Dix jours plus tard, nous sommes allés faire enlever les points de suture à «l’hôpital chinois» de Luang Prabang, qui semblait super bien équipé, et où l’on n’a pas attendu du tout avant d’entrer dans une petite salle d’opération. On ne nous a rien chargé pour la petite intervention. Finalement, Émilie aura deux cicatrices-souvenirs de son voyage en Asie!

On a croisé sur place une famille française avec un petit garçon de cinq ans qui avait le pied amoché : il se l’était coincé dans les rayons d’une roue de vélo.  C’est la deuxième fois qu’on voyait ça. En Asie, les enfants s’assoient sur le porte-bagage du vélo de leurs parents, où il y a parfois un petit coussin. Il y a souvent une protection qui recouvre les roues, mais pas toujours… Nous étions très méticuleux pour éviter que les filles ne se coincent les pieds dans les roues. Au Vietnam, il y a une ville où l’on n’avait pas trouvé de vélos avec des protections autour des roues. Nous en avions donc fabriqué avec une boîte de carton et du duct tape (outil essentiel pour un tel voyage). Je crois que nous avons bien fait de prendre nos précautions...


Émilie rigole pendant que je change son pansement

En touk-touk vers l'hôpital chinois, à Luang Prabang


Une belle cicatrice en souvenir du Laos...


dimanche 12 septembre 2010

La fillette au serpent




C’est l’un des souvenirs les plus marquants de notre séjour au Cambodge : cette petite fille d’environ 5 ans (l’âge d’Émilie), vêtue de haillons, flottant dans une bassine à la surface d’un lac aux eaux troubles, avec un serpent autour du cou. Dans une barque un peu plus loin, sa mère, avec deux enfants plus jeunes, s’assure que la fillette fait son show pour les touristes et demande de l’argent pour se faire prendre en photo… Triste…

Mes filles en ont vu des enfants pauvres qui quêtaient au cours de ce voyage. On en a parlé souvent. Mais elles ne comprenaient pas ce que cette petite fille faisait là. « Pourquoi elle a un serpent?» «C’est pour jouer qu’elle flotte là-dedans?», m’ont-elles demandé. Pas le choix de leur expliquer la triste réalité.

Nous étions en visite dans un village flottant sur le Tonle Sap, le grand lac au centre du Cambodge. Comme nous sommes restés relativement peu longtemps dans ce pays, nous ne sommes pas tellement sortis des sentiers battus. Nous sommes allés à Phnom Penh, la capitale, puis à Siem Reap, près des temples d’Angkor, l’un des endroits les plus visités en Asie. Ce sont les villes les plus riches du Cambodge, et nous y avons vu plus de voitures de luxe que n’importe où ailleurs en Asie. Mais nous savions qu’en dehors de ces endroits, la majorité de la population du pays vit dans une extrême pauvreté. Je ne voulais pas quitter le pays sans avoir vu un peu de cette «vraie vie», même si je ne pouvais y jeter qu’un coup d’œil rapide, pour tenter de mieux comprendre le Cambodge.

Avec Émilie et Marianne, j’ai pris un guide à Siem Reap pour aller visiter un village flottant. Aussitôt qu’on sort des limites de la ville, on entre dans un autre monde. Les bâtiments de béton font place à des maisons brinquebalantes de planches ou de bambou tressé. Sur pilotis, puisqu’en saison des pluies, toute la plaine est recouverte d’eau et les habitants doivent se déplacer en bateau.

Avant d’aller plus loin, je dois vous expliquer un phénomène unique qui se produit sur le Tonle Sap : ce nom désigne à la fois une rivière et un lac, le plus grand lac d’eau douce en Asie du Sud-Est. La rivière relie le lac au Mékong, le grand fleuve qui traverse le pays du nord au sud. En saison sèche, la rivière Tonle Sap se jette dans le Mékong. Mais en période de mousson, lorsque le Mékong est en crue, la rivière inverse son cours et remplit le lac. La superficie du lac, qui est d’environ 2700 km carrés en saison sèche (près de trois fois le lac Saint-Jean !), peut alors atteindre 16 000 km carrés, pour une profondeur d’environ neuf mètres. Dans les villages de la région, les maisons trônent sur des pilotis de plusieurs mètres de hauteur en saison sèche, puis se retrouvent au fil de l’eau en saison des pluies. D’autres maisons sont flottantes, et les propriétaires les déplacent selon la saison et les besoins. L'inversion du cours du Tonlé Sap agit comme une valve de sûreté qui restreint le risque d'inondation en aval. Lorsque le lac déborde dans les forêts et les champs, il se créé aussi un milieu idéal pour la reproduction des poissons, ce qui fait du Tonle Sap l’une des zones de pêche d’eau douce les plus productives du monde. En se retirant, les eaux laissent de riches dépôts nutritifs de sédiments dans la région, ce qui en fait une terre propice à l'agriculture pour le reste de l'année.
Source: http://keralaarticles.com/wp-content/uploads/2008/06/tonle-sap-lake-combodia-map.png

C’est donc sur cette étendue d’eau au comportement singulier que nous avons navigué. Pour atteindre le lac en bateau, on doit passer par un étroit chenal boueux. Nous étions à la fin de la saison sèche, la période de l’année où le niveau de l’eau est à son plus bas. Le trafic dans le chenal était perturbé par de nombreux bateaux coincés dans des hauts fonds. Nous avons croisé une excavatrice occupée à creuser le chenal, mais visiblement, elle ne suffisait pas à la tâche.

Le village flottant se trouve à environ deux kilomètres de la rive. Les maisons sont disposées de façon désordonnées, et ancrées au fond par de longues tiges de bambou. En saison sèche, les maisons sont regroupées en village parce que les résidants peuvent facilement attraper du poisson n’importe où; comme la superficie du lac est réduite, la population de poisson est plus dense et il n’y a qu’à mettre sa ligne à l’eau pour en attraper. En saison des pluies, comme les poissons ont plus d’espace pour se disperser dans le lac, les habitants déplacent leur maison dans le but de trouver le meilleur «spot» pour pêcher.

Des jardins flottants, installés sur des treillis, jouxtent certaines cabanes. Il y a une école flottante, des épiceries, des magasins. Les enfants jouent dans des barques ou sur leur balcon, mais ça ne fait pas beaucoup de place où courir (comme je l’avais déjà remarqué en visitant un village sur pilotis en Birmanie). Et puis, près d’un élevage de crocodiles visité par les touristes, cette petite fille avec son serpent, dont le regard triste nous poursuivra longtemps…


Dans le chenal permettant d'accéder au Tonle Sap. En saison des pluies, l'eau monte jusqu'à la route.


Avec sa perche, le jeune garçon doit pousser le bateau quand il est coincé dans le fond boueux.
La pelle mécanique ne fournit pas...
Le village flottant a même son église...
Vendeuse itinérante
On n'arrête pas le progrès: cette maison a une antenne parabolique, mais pas l'électricité.
Les télés fonctionnent grâce à des batteries.


Au retour, embouteillage dans le chenal
Sécurité aquatique
Notre meilleur ami des grandes chaleurs: l'éventail!

vendredi 27 août 2010

Danseuses célestes



Lors de notre visite des temples d’Angkor, nous avons admiré de superbes bas-reliefs sculptés, dont plusieurs représentaient des «apsara», des nymphes célestes, les déesses de la mythologie khmère.

Depuis des centaines d’années, et encore aujourd’hui, des danseuses khmères s’inspirent de ces déesses. Leurs chorégraphies racontent les histoires anciennes que l’on retrouve sur les murs des temples. C’est une danse très très lente, toute en mouvements gracieux des jambes et des bras; la coiffe dorée à plusieurs étages qu’elles doivent porter ajoute un élément de difficulté. Pour être une bonne danseuse apsara, il faut être capable de se «revirer» les mains très loin vers l’arrière. Pas facile…

Les filles ont adopté ce nouveau style de danse pendant quelques semaines. C’est une autre façon de se prendre pour une princesse!



lundi 23 août 2010

Angkor: le plus fabuleux terrain de jeu au monde


La chaleur est suffocante, même si la promenade en touk-touk nous donne du vent. Lorsque notre chauffeur arrête son engin, nous suons à grosses gouttes et marchons en cherchant l’ombre des grands arbres. La forêt se fait dense, et nous distinguons bientôt d’étranges structures. Là, tapies sous la jungle, se dressent les ruines d’un temple vieux de 1000 ans. Si vieux que des arbres plusieurs fois centenaires ont pris racine sur ses murailles de pierres taillées et même sur ses toits, maintenant à moitié écroulés. Nous pénétrons doucement dans les corridors où les lianes succèdent aux bas-reliefs de déesses sculptés dans le grès. Des rayons obliques parviennent à se faufiler au cœur du labyrinthe de couloirs, parfois obstrués par des éboulements et de grosses racines.

C’est un endroit tout à fait singulier. Les hommes ont érigé ce temple pour témoigner de leur pouvoir et de leur génie, mais la nature n’attendait que leur déchéance pour reprendre ses droits. Le résultat : un lieu unique et majestueux. Et l’endroit parfait pour jouer aux espions, se sont dit Émilie et Marianne! Pendant toute la visite, elles se sont amusées à explorer des passages secrets, à escalader des murets et des amoncellements de pierres, à se cacher derrière des racines, admirant parfois les sculptures qu’elles rencontraient sur leur chemin. Un terrain de jeu génial!

Ta Prohm est le temple que nous avons préféré dans tout le complexe d’Angkor. D’abord parce qu’il n’est pas totalement restauré, ce qui lui confère une allure mystérieuse et sauvage, mais aussi parce qu’on y a rencontré moins de touristes. Nous étions parfois seuls dans notre coin à nous promener.




Exploratrices en pleine découverte
Notre photo de famille à Ta Prohm




















Marianne et Émilie en pleine séance d'espionnage
Le temple principal, Angkor Wat, est spectaculaire : c’est la plus importante structure religieuse au monde, et le symbole national de la nation Khmère. Mais il est pris d’assaut par une telle foule qu’on ne peut vraiment l’apprécier – et, poutant, nous n’étions pas en haute saison! Nous avons renoncé à gravir les escaliers (par ailleurs trop abrupts pour les enfants) menant aux tours en voyant la queue qui s’étirait sur des dizaines de mètres.

Notre photo de famille à Angkor Wat

La foule devant Angkor Wat
Nous avons aussi beaucoup aimé Bayon, où nous croisons le regard de 216 énormes visages sculptés, mais là aussi la foule était un peu trop dense à notre goût.


Nous n'étions pas seuls, ce matin-là, à admirer le temple de Bayon...
***

Nous limitions notre temps de visite à 3 ou 4 heures, le matin. Parce que l’après-midi, il faisait vraiment trop chaud. Heureusement, pour une rare fois, nous avions une piscine à l’hôtel. Elle n’a jamais été si appréciée!

D'autres photos: 

Banteay Srei

Détail d'un portail taillé dans la pierre rose


Pre Rup:



Ta Prohm:



Angkor Thom:


Bayon:

De superbes bas-reliefs 


Et de belles rencontres



Marianne se prête de bonne grâce au jeu des paparazzi

Est-ce que j'ai le droit de toucher?

Fa chaud...
Un brin de grimpette

Roluos Temples:


Retour à la piscine en touk-touk: