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lundi 22 mars 2010

Vivre sur pilotis


LAC INLE, Birmanie – Pour arriver au lac, on doit emprunter un canal, dans un bateau à moteur long et étroit. On débouche ensuite sur l'étendue d'eau de 158 km carré, entourée de jolies collines. Les rives du lac ne sont pas vraiment de la terre ferme, plutôt des marécages. C'est pourquoi les pêcheurs ont construit des villages sur pilotis, pour des raisons pratiques. Nous nous sommes promenés dans ces «rues», où les gens pêchent parfois de leur balcon et prennent leur «douche» sur un petit quai, à la vue de tous les passants – en short pour les hommes, drapée dans une pièce de coton pour les femmes. Des légumes poussent dans des jardins flottants, aménagés sur des tapis flottants de végétation. Pour éviter que les jardins ne flottent à la dérive, ils sont arrimés au fond du lac par de longues tiges de bambou.



L'heure de la lessive

L'heure de la douche

Femme qui circule avec son enfant devant les jardins flottants


Le progrès sur pilotis




Pêcheur équilibriste, qui maîtrise la technique de pagayer avec une jambe

C'est très joli, des villages sur pilotis. Mais je me suis mise à imaginer ce que peut être la vie quand on y habite. Sous chaque maison de bambou, les pirogues sont stationnées. Il faut prendre le bateau pour une simple visite à un voisin ou pour un achat à l'épicerie du village. Les enfants apprennent très jeunes à ramer pour se rendre à l'école, elle aussi sur pilotis. Mais ces enfants, où peuvent-ils courir, sauter, bouger? Il n'y a pas de terrain autour de la maison, pas de parc dans le village, pas de cour de récré autour de l'école. Les endroits les plus vastes sont les monastères, souvent aussi sur pilotis. J'espère qu'on y laisse courir les enfants.


Ces petites filles jouent dans leur «sous-sol»




Entretenir ces villages n'est pas de tout repos. Le lac est très peu profond – neuf mètres au milieu. Là où sont installés les villages, la profondeur n'est que d'un ou deux mètres. Souvent, les rives boueuses s'écroulent dans l'eau, et les villageois doivent creuser à la pelle pour que les canaux demeurent navigables. Ils doivent aussi refaire les pilotis de leurs maisons, qui s'enfoncent dans la vase. En plus de refaire le toit de paille presque chaque année. Ben de l'ouvrage.




Beaucoup de circulation pour se rendre au marché

Nous avons visité un marché près du lac, où les habitants des collines voisines viennent acheter du poisson, du tissu, des vêtements. Des gens de différents groupes ethniques, dont les pa-o. J'adore le look des femmes pa-o: elles portent un costume noir, petite veste croisée lisérée de bleu, pantalon ample à mi-mollet, avec des bottines de toile kaki. Sur la tête, un turban coloré (parfois, elles se servent d'une serviette). Ce sont des montagnardes au regard fier et perçant, qui ont l'air fortes et indépendantes. Elles fument le cigare avec l'air d'être au-dessus de la mêlée. On ne peut les manquer quand elles passent, alors que les hommes se font invisibles.



Mais en fait, dans ce marché, nous étions ceux qui attiraient l'attention, avec nos petites chouettes à la peau claire. Nous avions une foule d'observateurs en achetant des petits sacs tissés et des longyis.

Quelques achats au marché: chapeaux pointus et longyis


3 commentaires:

  1. J'ai dévoré votre site.
    Ca fait six mois que je prépare mon voyage. Vous m"avez donné de précieux conseils et ravivéla flamme quelque peu éteinte par les commentaires de mon entourage.

    un gros merci et une belle semaine.
    dominique

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  2. bonjour vous quatre

    N'essayez pas de me faire croire que vous ne reviendrez pas transformés suite à ce voyage!
    Je continue de vous suivre. Vos photos sont superbes. Votre récit est tellement réel.
    Daniel

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  3. @dplastre
    Ça me fait très plaisir de contribuer à la préparation de votre voyage. Où allez vous? Ne vous préoccupez pas des commentaires négatifs, ce voyage, vous le faites pour vous, non?
    @Daniel
    La transformation fait déjà son oeuvre... Merci pour vos commentaires!

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