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vendredi 11 décembre 2009

Apprenties nomades


Nous avons eu notre première crise de « Je veux retourner à Montréal! » cette semaine. La cause: Marianne la coquette est tannée de toujours mettre les mêmes vêtements. Nous passerons la majeure partie de notre voyage dans des pays où il fait chaud; nous avons donc apporté surtout des vêtements d'été. Mais ici, au Népal, y fa frette. Nous sommes toujours en polars et pantalons avec des bas dans les pieds. Mais les filles aiment les robes... Je leur ai fait faire, comme compromis, un ensemble comme en portent les Népalaise: une courta-sural, une tunique avec un pantalon ample ( et je m'en suis fait faire un par la même occasion, c'est très confortable, et moi aussi j'était lasse de porter toujours la même chose ). Émilie, surtout, adore s'habiller à la népalaise. Elles peuvent porter leurs sous-vêtements longs en-dessous. Parce que certains soirs, on gèle!

La crise a été de courte durée; on a rappelé aux filles que dans quelques jours, on retourne dans la chaleur de la Thaïlande. Yé!


C'est bien beau de s'habiller à la népalaise, mais ça prend aussi les bracelets! Un cadeau de Tulsa.

Autrement, les filles s'adaptent admirablement bien à la vie de nomade. Elles ont parfois des problèmes avec la nourriture, surtout les mets épicés, mais elles essaient tout de même de nouvelles saveurs. Elles ont même commencé à boire du chaï, ce thé au lait épicé que nous offrent les Népalais à la moindre occasion. Au début, elles étaient un peu dégoûtées par les toilettes turques, à cause de l'odeur qui s'en dégage. Mais elles ont pris l'habitude. Maintenant, elles s'étonnent d'autre chose: « Eille, ça sent bon dans cette toilette! Et c'est propre! », s'est exclamé Émilie dans un resto bien tenu.

Le jeu du lancer de la fleur, dans la montagne, avec de petites amies.

Il suffit de peu de choses pour les amuser. Hier, elles se sont fait un «cerf-volant» en attachant un bout de laine à une étiquette de bouteille d'eau. Elles jouent aussi avec des fleurs, des feuilles, des cailloux. Les temples sont comme des terrains de jeu pour elles: elles grimpent sur les statues, sonnent les cloches, tournent les roues de prières. Elles adorent lorsque, en pleine ville, on croise des vaches, des chèvres, des chiens errants, des poules. Elles s'inventent des histoires où elles deviennent de petites chèvres qui cherchent leur maman. Lors de notre randonnée dans la montagne, où il y avait des caravanes d'ânes transportant des marchandises, elles ont joué pendant plusieurs jours à être des ânes (prénommés Frou-Frou et Noura). Elles ont aussi adopté des branches comme bâtons de marche, magiques évidemment. Elles s'inventent des flûtes avec des pailles, des saris avec des foulards, des menus de restaurant avec des dépliants touristiques, font des salades avec des pétales de fleurs. On a la chance d'avoir deux filles qui ont peu de différence d'âge et qui sont les meilleures amies du monde; elles ne s'ennuient jamais ensemble.


Je suis certaine que Bouddha ne se formalise pas de cette familiarité...




Les temples hindous... Mieux que des terrains de jeu!


Un monastère? Quel bel endroit pour un spectacle de danse!


Spin the prayer wheel!


And again!


And the giant prayer wheel!



Au temple hindou, ce sont des cloches qu'on peut sonner

Depuis qu'elles ont écouté à la télé un dessin animé mettant en vedette le dieu hindou Krishna, Marianne s'est prise d'affection pour les dieux et déesses locaux. Elle impressionne les Népalais en reconnaissant leur effigie lorsqu'on visite les temples: Ganesh, Lakshmi, Saraswati, Vishnou, et sa préférée, Durga. On lui a acheté des cartes postales de tous ces personnages, et elle reste de longues minutes à étudier tous leurs détails.

Elles apprennent quelques mots en langue népalaise. Mais surtout, font des progrès incroyables en anglais. Surtout Marianne, qui avait déjà commencé ses cours d'anglais à la maternelle. Les Népalais parlent presque tous anglais, surtout dans les endroits touristiques. Marianne peut répondre à des questions simples que lui posent les gens, est capable de commander au restaurant et nous demande très souvent la traduction de certains mots pour pouvoir s'exprimer. Elle se rend compte de l'utilité de cette langue. Hier, nous avons parlé avec elle pendant une dizaine de minutes en anglais. Je crois qu'elle fera des pas de géant d'ici la fin du voyage.

Elles deviennent aussi moins peureuses et moins gênées. Comme tout le monde leur parle, elles ont l'habitude de répondre – mais on leur a évidemment fait toutes les mises en garde de rigueur contre les inconnus qui veulent leur donner des bonbons ou leur montrer un petit chien. Elles ont d'ailleurs constaté que les inconnus sont parfois gentils: de retour d'une visite à une amie en banlieue de Katmandou, j'ai dû prendre, seule avec les deux filles, le bus local, paqueté à l'heure de pointe. Marianne s'est assise sur les genoux d'un gentil étudiant et s'est endormie paisiblement, la tête sur son épaule... Lorsqu'on juge que c'est assez sécuritaire, on les laisse se promener seules dans l'hôtel. Elles ne sursautent plus lorsqu'une moto klaxonne à côté d'elles et n'ont pas peur lorsqu'on traverse une rue en plein trafic, mais elles savent qu'il faut surveiller d'où viennent les véhicules. Et lorsqu'on voit un rat mort par terre, elles passent maintenant par-dessus en faisant à peine un petit commentaire: « Tient, un rat mort...».

Elles sont en train de devenir de véritables bourlingueuses, à l'aise partout où elles vont, enthousiastes et curieuses.  



Au resto, ne pas oublier les crayons à colorier


Mais on peut aussi improviser un petite danse sur la musique indienne


Facile de se faire des amies



... surtout quand on a le jeu de Uno! (Maintenant, on ne l'a plus. Resté chez Ritika et Rechika...)


« On joue que je suis la petite chèvre qui cherche sa maman, d'accord? »

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