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jeudi 6 mai 2010

La poésie des vidanges


À Hoi An, nous nous sommes fait réveiller le premier matin par une jolie musique qui jouait dans la rue. Vérification faite, il s'agissait... du camion de vidanges! Les gens entendent la musique de loin et savent qu'ils doivent apporter leurs ordures. C'est très efficace, et poétique! Pourquoi on n'implanterait pas la même chose à Montréal?

De la ville de Hoi An, au milieu du Vietnam, près de la côte, nous retenons aussi: les jolies lanternes colorées qui décorent les rues, les bâtiments coloniaux bien préservés, la proximité d'une super belle plage, et des tailleurs partout. En fait, c'est surtout cela qui fait la particularité de la ville: il y a des centaines d'ateliers et de boutiques de tailleurs, alignés le long des rues. Ils proposent tous à peu près les mêmes modèles de costumes pour hommes, de robes du soir ou plus simples, de manteaux, de pantalons, dans des tissus chatoyants ou des cotonnades à motifs, qu'ils fabriquent sur mesure en quelques heures. On se demande comment ils arrivent tous à survivre tellement ils sont nombreux, beaucoup trop nombreux pour le nombre de touristes – qui sont quand même légion. Je me suis fait faire une robe chinoise(20$) et un manteau de laine (40$). Le sur-mesure, c'est bien, mais il a tout de même fallu quatre essayages avant que la robe ne soit au point.

Les filles, elles, se sont fait faire de jolis souliers (9$), pour lesquels elles ont choisi le modèle, le matériel et la couleur. Quel bonheur quand elles ont vu le résultat! Je n'ai vu nulle part ailleurs en Asie de fabricants de chaussures sur mesure. J'ai voulu m'en faire faire moi aussi, mais lorsque je suis allée chercher ma commande, on m'a présenté des chaussures qui n'avaient ni le bon modèle, ni le bon matériel. Et je quittais le lendemain, pas le temps de recommencer...

On observe la même chose, surtout au Vietnam, mais aussi ailleurs en Asie: les commerces qui offrent un produit sont souvent regroupés dans les mêmes rues. À Hanoi, c'est frappant: il y a la rue des miroirs, la rue des chaussures, la rue des contenants de plastiques, la rue des confiseurs, des bouchers, des soudeurs, des réparateurs de motos, des coiffeurs, etc. À Hoi An, c'est poussé à l'extrême: toute la ville vend du linge. On a l'impression que, ayant vécu sous le régime communiste trop longtemps, ils n'ont pas encore compris la loi de l'offre et de la demande. Le voisin ouvre un atelier de confection et a du succès? Je vais m'ouvrir moi aussi un atelier et j'aurai du succès, et dix autres se disent la même chose... Ça fait que les commerçants s'arrachent la clientèle et doivent baisser leurs prix pour attirer les clients. « Buy from me, buy from me! », nous lancent-ils. Il y a même une marchande qui m'a suppliée: « Please, help me, I did not sell anything today! » Ils ne comprennent pas que:




  1. Quand on se fait haranguer de la sorte, ça nous enlève l'envie d'aller acheter dans cette boutique (ou d'aller manger dans ce resto);




  2. Si on achète un objet ou un produit, c'est que ça nous plaît ou qu'on en a besoin, et que le prix est bon; on se fout de savoir de qui on achète (bon, on peut parfois privilégier un vendeur plus sympa, mais on ne va pas acheter JUSTE parce que le vendeur est sympa);




  3. On n'a pas des moyens financiers illimités, même si c'est vrai qu'on est plus riches qu'eux.
Tout ça rend l'expérience touristique un peu moins agréable au Vietnam, malheureusement.

Un heureux anniversaire

C'est aussi à Hoi An que j'ai fêté mes 40 ans... (C'était au début mars... Oui, je sais, mon blogue est en retard sur le voyage, mais je travaille là-dessus...) Semble-t-il que l'entrée dans la quarantaine provoque souvent une période de déprime et de nombreuses remises en question. Dans mon cas, la déprime et les remises en question sont arrivés avant, il y a plus d'un an, accompagnées et/ou provoquées par plusieurs calamités qui se sont succédées dans ma vie. Mais au lieu de nous laisser abattre par l'adversité, Marco et moi, nous avons concocté ce super projet de voyage. Et c'était assez grisant de fêter mes 40 ans de l'autre côté de la terre, au beau milieu de la réalisation d'un rêve de longue date. J'ai vraiment savouré ce moment, même si mes amis et ma famille me manquaient (mais j'ai été couverte de voeux par courriel!). 


                                         Ces femmes discutent dans leurs barques devant le 
                                         marché aux poissons.


                                        Marco marchant avec Marianne et Émilie dans les 
                                         rues pittoresques de Hoi An


                                      Hoi An est à l'extrémité sud de la célèbre China Beach, 
                                      où les soldats américains allaient se reposer pendant 
                                      la guerre.

                                              L'un des nombreux ateliers de confection.

Émilie et Marianne font leur shopping



Les filles montrent fièrement leurs nouvelles acquisitions








1 commentaire:

  1. Encore une fois, bonne fête Isabelle. Ouf! 40. À l'autre bout du monde. Pourquoi pas?

    C'est vrai qu'au VIetnam, le commerce est agressant. Mais c'est un commerce direct. Pas de pub. La pub (que nous ne voyons plus ici, même si elle nous rentre dans la tête d'aplomb), la pub, dis-je, ben c'est direct: yeux dans les yeux. C'est une leçon d'économie...

    Emanuele

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