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vendredi 28 mai 2010

Les déboires de la nomade au petit budget

Ça fait plus de sept mois qu'on voyage. C'est super, on a de la chance, je le sais. Oui, j'apprécie beaucoup. Mais je l'avoue: y a des moments, des jours complets même, où je paierais cher pour revenir chez moi, dans mes affaires, où tout est simple et prévisible. Si vous pensez que c'est toujours facile, détrompez-vous! À toutes les semaines environ, on débarque dans une nouvelle ville qu'on ne connaît pas, on doit trouver où dormir, où manger. Quand on change de pays, c'est: nouvelle monnaie, nouveaux prix, nouvelle langue, nouvelle bouffe... Notre budget ne nous permet pas de dormir dans des palaces. Les hôtels 5 étoiles, on ne connaît pas ça; on descend plutôt dans des 0 étoile ou moins... Ce qui fait que nous sommes souvent confrontés à des désagréments. Et ça donne lieu à quelques jurons, quand, par exemple:

-Les vêtements reviennent du lavage et il manque ENCORE des petites culottes;

-Les vêtements reviennent du lavage, toutes les petites culottes sont là, mais... les taches aussi;

-Je lave des vêtements dans la chambre d'hôtel, mais ils ne sèchent pas parce que c'est trop humide (au Népal);

-Je tourne l'interrupteur et... rien, ENCORE une panne d'électricité;

-Je tourne le robinet d'eau chaude et c'est de l'eau froide qui coule;

-Je tourne le robinet, et l'eau me coule sur les pieds (et je ne suis pas dans la douche, mais devant le lavabo!);

-Je me casse ENCORE un ongle en paquetant les sacs à dos;

-Je dois faire le tour du quartier ( le vieux Hanoi ) pendant deux heures pour trouver trois choses – des tampons, des ciseaux pour enfants et de la crème solaire – parce que je ne connais pas les magasins (dire que ça m'aurait pris une minute et demi chez Jean Coutu...);

-Je me fais vendre de la crème solaire douteuse pour un prix astronomique dans un obscur magasin, pour me rendre compte plus tard que le tube est à moitié vide;

-Je dois magasiner des ciseaux pour enfants parce que Marianne a laissé les siens dans son sac à dos lorsque nous avons pris l'avion en Birmanie et qu'ils ont été confisqués par la sécurité – des ciseaux à bouts ronds!;

-On trouve le moyen de perdre l'une de nos peu nombreuses possessions dans une chambre grande comme un mouchoir de poche;

-On doit s'installer dans une chambre grande comme un mouchoir de poche parce qu'on n'a rien trouvé de plus grand à un prix abordable, et là on sacre parce qu'on se pile sur les pieds;

-On est OBLIGÉS de manger au restaurant même si on n'a pas le goût de sortir;

-Il y a une panne d'électricité, il fait 40 degrés, on suffoque dans la chambre sans clim mais on ne peut pas ouvrir les fenêtres parce que les lits n'ont pas de moustiquaire (au Cambodge);

-Je cherche le silence et ne le trouve nulle part;

-J'ai le goût de manger une poutine;

-J'ai mes lunettes soleil sur le nez et un vendeur de lunettes me harcèle pour que j'achète des lunettes;

-Une vendeuse d'eau me harcèle pour que j'achète une bouteille d'eau, je lui répond que je n'en ai pas besoin et elle me répond «Why not?» en continuant de me suivre pendant 100 mètres;

-Je suis incapable de prononcer le nom de la rue où j'habite, parce qu'il comporte trop de consonnes et pas assez de voyelles;

-Au restaurant de notre hôtel, personne ne parle anglais, il n'y a pas de menu en anglais, et même en regardant les photos, on de comprend pas ce qui est offert (en Chine);

-Je suis malade et je ne comprend rien au médicament avec un tigre sur la boîte que la pharmacienne me vend (en Chine) (Est-ce cela qui m'a rendue encore PLUS malade? Je ne le saurai jamais...);

-Je dois utiliser des toilettes publiques immondes, qui n'ont visiblement pas été nettoyées depuis des semaines (en Chine);

-Les voisins de la chambre à côté font le party, le lit est trop dur, et j'attrape un torticolis parce que l'oreiller est trop gros (Ah! Que j'ai hâte de retrouver mon lit!).

Je sais, il y a des problèmes pires que les miens, surtout dans les pays que l'on visite. Je suis d'ailleurs régulièrement secouée quand je vois des enfants travailler ou mendier. Et je ne devrais pas me formaliser de problèmes de plomberie quand je voyage dans des pays où la moitié de la population n'a pas l'eau courante, ni de toilettes, parfois même pas l'électricité. Je me plains le ventre plein. (Mais l'Asie a vraiment un besoin criant de plombier, ou bien seulement de quelqu'un qui pourrait leur donner le truc du tuyau en «U» sous le lavabo, qui empêche les mauvaises odeurs de remonter...)

En plus, je devrais me compter chanceuse: nous n'avons presque pas vu de bibittes dans nos chambres, en huit mois de voyage. Seulement trois fois des coquerelles (au Vietnam et au Laos). La rencontre la plus désagréable fut celle avec un scorpion, dans la salle de bain de notre bungalow de bambou, au bord de la mer en Thaïlande. Il était trois heures du matin, il n'y avait pas d'électricité, j'étais nus-pieds et je n'avais pas mes lunettes. Mon chum s'est levé en catastrophe en entendant mes cris pour venir lui régler son cas...

Mais bon, j'ai bien le droit de chiâler un peu sur ma condition de nomade au budget restreint... Ça me fait du bien et me permet de laisser sortir la vapeur!

Pas toujours de tout repos la vie sur la route...

Heureusement, on se paie parfois des petits luxes, comme cet après-midi à la piscine d'un hôtel 5 étoiles, au Vietnam, sur les rives du Mékong.


2 commentaires:

  1. Bien intéressant à lire Isabelle :-) Comme quoi tout doit être mis en contexte : le plaisir de voyager comme le peuple des pays visités vs nos habitudes quotidiennes ... Poursuivez votre beau périple et salutations à toute votre belle famille :-) Guy Deschenes

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  2. Y a-t-il des entrepreneurs parmi vos lecteurs ?? De toute évidence, y a des belles opportunités de business à prendre...

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