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mercredi 24 mars 2010

Marcher au milieu de nulle part



Pas toujours facile de faire marcher des enfants en montagne pendant plusieurs heures. Suffit qu'ils se mettent à trouver ça plate, et ils refuseront de poser un pied devant l'autre. Le secret, c'est donc de s'assurer qu'ils ne trouvent jamais ça plate.

Lors de notre passage au Népal, nous avons imposé à nos filles un trajet assez ambitieux: cinq jours dans le massif de l'Annapurna, jusqu'à une altitude de 3000 mètres. Elles s'en sont très bien tirées, même si l'agence qui a organisé la randonnée avait des doutes sur leur capacité à compléter le circuit. Il faut dire qu'on avait embauché un porteur qui avait aménagé dans son doko – le panier qu'il porte sur le dos pour transporter des marchandises – un siège où les filles pouvaient s'asseoir lorsque leurs petites jambes ne pouvaient plus suivre.

Elles ont tout de même marché de longues heures, grâce entre autres à un petit jeu inventé par Marianne: la voiture intelligente. Je me plaçais devant elle et elle me dirigeait à l'aide d'un bâton – mais la voiture intelligente pouvait parfois choisir un meilleur chemin...


Arrivée dans un village des collines birmanes


On a aussi fait une randonnée en Birmanie, pour avoir la chance d'explorer les villages dans les collines entourant le lac Inle, là où il n'y a pas de routes. On s'est contenté d'une excursion de deux jours. Contrairement au Népal, où les montagnes sont prisées des randonneurs depuis des dizaines d'années, la Birmanie n'a pas encore l'habitude d'accueillir les marcheurs dans ses montagnes. Il n'y a donc pas de porteurs qui peuvent transporter des enfants sur leurs dos, pas de petits restos en bordure des sentiers, pas de «guesthouse» où loger le soir, pas de vendeurs de souvenirs dans les villages. C'est ce qui faisait le charme de cette balade, d'ailleurs: aller dans des villages qui reçoivent rarement des visiteurs. Pour les repas, nos guides demandaient à quelqu'un de nous prêter sa maison de bambou et cuisinaient sur le feu de bois, à l'intérieur (sans cheminée!). Nous avons dormi dans une petite hutte de bambou sur le terrain d'un monastère. Et chaque fois que nous traversions un village, il y avait un attroupement sur le bord du sentier pour nous regarder passer.



Nos guides préparent notre repas...


...sous l'oeil curieux d'enfants croisés en route.

Le défi: sortir des bécosses sans qu'elles ne s'effondrent.



Repas du soir dans une maison du village...


...où nous sommes l'attraction de la soirée!



Notre hutte de bambou





Mais sans porteurs, ça signifiait que Émilie et Marianne devaient marcher deux jours, avec quelques incursions sur les épaules de leur papa, tout de même. On a donc ressorti le jeu de la voiture intelligente. Puis, les filles se sont fabriqué un support avec une branche, dont elles se servaient pour transporter toutes sortes de choses trouvées le long du sentier: fougères, lanières de bambou, fleurs, etc. Ça les a fait avancer un bon moment. Outre les rencontres avec des enfants dans les villages, il y avait aussi pour les distraire des buffles, des cochons, des poules et des papillons. 



Mais Émilie a tout de même dû finir la randonnée dans les bras de son père: elle était fiévreuse, et la deuxième journée était beaucoup trop longue pour des enfants (7 heures de marche, alors que notre guide nous avait dit que ça ne prendrait que 4 heures).  





Petite pause le long du sentier




Tout de même contents de notre balade.










2 commentaires:

  1. Wow! C'est tout une aventure que vous vivez. Félicitations pour votre courage car ça ne doit pas être toujours rose. J'ai vécu un an au Mexique avec deux bambins (2 ans et une puce qui est née pendant le périple) et ce fut en montagnes russes! Comment va la petite Émilie qui était fiévreuse? Bonne chance!

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  2. Merci pour ces belles photos, je vous lis assidûment.

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